Bôôôôô! (-Libre.-)

Rikku se promenait dans cette gare, bien déserte et à l'abandon. Peut-être que personne n'était venu depuis des années? Enfaite elle en était sûre, vu l'état des cabines, des murs et du quai. Il y avait aussi un train, les portes cassées étaient restées ouvertes, quelques vieux journaux froissés sur lesquels on ne pouvait plus rien lire trainaient dedans. Il faisait plutôt sombre et elle n'avait que pour éclairer les alentours son portable qui lui, n'allait pas tarder à s'éteindre. "Déjà plus de batterie?!" Elle fit tomber ses clefs près des bouts de verre, mais bien sûr, avec la chance qu'elle avait, elle s'était blessé avec ces dernières. "Ouille..." Son index saignait et même si elle le suçotait, le liquide rouge avait du mal à s'arrêter. Elle reprit cependant sa route, faisant attention où elle m'était les pieds, des racines d'arbres ressortant du sol. Elle continuait d'avancer, méfiante mais déterminée. Elle avait entendu par ses camarades que cette gare cachait beaucoup de secrets et que d'étranges événements se passaient. Rikku adorait le danger et n'avait peur de rien, enfin presque. Ce qu'elle craignait le plus, c'était bien les fantômes et les moustiques, mais elle était si curieuse qu'elle ne pu s'empêcher de vouloir découvrir les mystères de ce lieu. Soudain, alors qu'elle avançait dans un long couloir, elle entendit une voix, puis un craquement, semblable à celui d'un bout de bois qu'on venait de casser. Prise de panique, elle se colla contre le mur, une main sur son coeur si fragile qui se mit à battre si fort qu'il serait presque sorti de sa poitrine. Elle se tut, coupant sa respiration pour guetter le moindre bruit, sentant des sueurs froides couler le long de ses tempes.

Elle le sentait. Ca oui. De tout son corps. Son rythme cardiaque s'accélérait alors qu'elle lachait un cri...elle le sentait, qu'elle allait tombé. Ce qui arriva. Talia avait trébuché contre une racine, et s'était étalée de tout son long. Son coude était écorché, et sa cheville était douloureuse. Que de maladresse, la pauvre enfant. Comment était-elle arrivée là ? Bonne question. Elle s'était tout simplement égarée en voulant rentrer chez sa grand-mère, ce qui était aussi son chez soi.

- Y-y à quelqu'un...?

Elle avait peur, seule, dans cet endroit glauque et sinistre. D'autant plus que les rumeurs qui circulaient n'en disait rien de bon.

Elle tremblait, les gouttes de sueurs perlaient le long de ses joues maintenant, elle voulait pleurer, elle le savait, qu'elle n'aurait pas dû s'aventurer ici, c'était bien fait pour elle. Pourtant elle était sûr d'avoir entendu une voix semblable à celle d'une fille, jeune en plus. Enfaite elle avait plus perçu un cri aigüe venant du fond du couloir. Effectivement, il y avait quelqu'un, pas un esprit parce que c'était une silhouette bien dessinée qui était assise sur le sol tout sale de la gare. Rikku se précipita vers cette personne qui était une jolie jeune fille effrayée malgré tout, celle-ci bien amochée. Elle se baissa, finalement elle n'était pas seule et il y avait personne d'autre, enfin, elle n'en était pas si sûr car elle avait entendu un murmure près de son oreille avant cette catastrophe. Elle regarda le genoux de la jeune fille, puis son coude couvert de sang.

- Oh mon dieu, est-ce que ça va?!

Elle était affolée mais elle savait très bien ce qu'il fallait faire, puis Rikku avait toujours un pansement de rechange dans son sac à dos. Elle sortit d'ailleurs de celui-ci un mouchoir pour essuyer tout doucement le sang qui coulaient le long de son bras avant de coller sur son coude le pansement.

Oh ? Alors il y avait vraiment quelqu'un ici ? Et pas de fantômes, loin de là. Juste une jeune adolescente, que Talia trouvait d'ailleurs fort jolie.

- Oh mon dieu, est-ce que ça va?!

Elle sursauta légèrement, puis esquissa un large sourire.

- O-oui, je vais bien ! Je suis juste un peu maladroite.

La demoiselle avait sortit un mouchoir et commencer à essuyer le sang. Talia se laissa faire, trouver l'intention fort sympathique. Elle se demandait si beaucoup de personnes feraient ça pour une parfaite inconnue, et réflection faite, non, elle ne pensait pas.

- Merci beaucoup !

Elle prit le soin de ne pas trop appuyer sur la plaie quand elle colla le pansement sur son coude. Elle savait ce que c'était de se faire mal, ça lui arrivait tous le temps et elle était d'ailleurs surprise de voir qu'une personne aussi maladroite qu'elle était dans les parages. Elle rangea le mouchoir dans la poche de son short, se redressant par la suite en frottant sur ses vêtements pour enlever la poussière. Elle sentit un courant d'air dans son dos, celui-ci soulevant ses cheveux, elle se retourna immédiatement, plissant les yeux avec toujours cette méfiance et cette frayeur qui lui tiraillait l'estomac. Quand elle vu qu'il n'y avait rien elle revenue fixer son regard sur la jeune fille pour mieux l'observer et pour voir si elle allait bien surtout, mais ça allait, elle n'avait pas une mine si mauvaise. Rikku tendit sa main, l'aidant à se relever, tout doucement car son genoux devait être pas mal douloureux.

- Mais de rien voyons, tu m'as foutu la frousse de ma vie!

Elle lâcha un long souffle rien que de repenser à la peur qu'elle avait eu. Elle était soulagée sans l'être vraiment, dehors le vent ne soufflait pas et plusieurs courant d'air passant devant et derrière elle.

Elle saisit doucement la main qu'on lui tendait. Cette fille avait l'air gentille, et elle l'avait assez bien prouvé.

- Toi aussi, tu t'es perdue...?

Elle serra involontairement la main de la jeune fille, plutôt fort parce qu'elle en avait marre des courants d'air interminables. Alors elle entraina sa camarade au milieu du couloir, pas près des portes et des fenêtres. Elle la regarda, secouant la tête de gauche à droite après la question de son interlocutrice.

- Non...Je suis venu ici volontairement mais je ne trouve plus la sortie.

Elle se sentait observée par autre chose et elle détestait ça, elle avait moins peur parce que quelqu'un était là, mais elle était alarmée en entendant un second murmure près de son oreille, elle avait l'ouïe fine mais là c'était abusée. Elle s'approche de la jeune fille, chuchotant.

-Je veux pas t'effrayer plus que tu ne l'es mais...Tu les sentais aussi les courants d'airs? Et toi aussi tu entends des bruits bizarres?

- Pour être honnête...oui. Surtout les courants d'air. Et je dois t'avouer que j'ai vraiment très peur ! Tout ce que je veux, c'est partir d'ici le plus vite possible, et ne jamais revenir.

Un miaulement déchirra le silence. Talia fit un bond et se retourna vivement. Ce n'était, comme elle l'avait envisagé, qu'un chat. Mais dans un endroit pareil, un rien pouvait vous effrayer.

Elle tressaillit. Alors elle n'était pas folle, elle avait elle aussi sentit les courants d'airs, elle avait la chaire de poule et ses jambes s'étaient remises à trembler. Elle sursauta quand elle entendit le miaulement et se retourna une fois de plus. Un petit chat noir se frottant à la cheville de la fille aux cheveux violets, il avait sans doute senti sa foulure, les chats sont vraiment doués, comme les chiens. Rikku se baissa et un rire rassuré lui échappa, sa main venant caresser le chat qui se trémoussait. Tous le monde disait que les chats noirs portaient malheur mais elle savait que ce n'était qu'une superstition idiote.

- Pfiou, une frayeur de plus.