L'arrivé d'un doux et ténébreux été, ça fais toujours quelque chose au fond. [ Aiko & LIBRE ]

En direction d'un endroit encore inconnu à sa connaissance, la jeune petite Aiko marchait en rythme de la musique de ses écouteurs, le long du trottoir qui était bordé par le route, elle était habillé aujourd'hui de façon assez simple pour une fois. Partant du bas de la lapine, on pouvait voir des petites basket bleu marine qui remontait jusqu'à ses chevilles puis en remontant jusqu'à ses cuisses on trouvait maintenant un petit short en jean assez ample et puis arrivé à la taille de la petite on voyant un tee shirt bustier avec des petites fleures bleus et rouge sur un fond blanc qui moulaient sa grosse et imposante poitrine. Elle était mignonne aujourd'hui. Ses cheveux quant à eux étaient on ne peut plus normal, toujours détachés et de leur magnifique couleur violet. La lycéenne avait la pêche aujourd'hui, bien que les derniers évènements l'avait laisser un peu sur la touche, elle allait bien.

Elle allait bien.

Aujourd'hui était un jour comme les autres. La rue était débordante de gens heureux, triste, joyeux ou même fatigué par le travail. Ca grouillait de partout et le soleil étincelait de mille feu. Il faisait chaud, assez pour que les passant abandonnent la chemise et la veste pour le t-shirt ou le débardeur. Nathanael était l'une des exceptions. Il ne pouvait sortir sans avoir quelque chose pour couvrir ses bras. Il aimait bien se cacher sous des tonnes et des tonnes de vêtements, puis, s'exhiber n'était pas ce qu'il aimait faire. Pas étonnant qu'il ne prenait aucune couleurs, bien que l'été soit au milieu de sa période. Alors il avait opté pour une chemise pas trop lourde, pas trop épaisse, légère et avait enfilé son blazer par dessus. Il était plutôt classe comme ça, il ressemblait à un homme plus mature et faisait encore moins l'âge qu'il avait. Son pantalon à carreaux bleus lui donnait l'air d'un enfant bien élevé, un gosse intelligent, travailleur, alors qu'il était tout le contraire. C'était débile, de mettre une étiquette à quelqu'un sans même le connaitre et ça l'énervait un peu. Par chance, il y avait un peu de vent, pour ne pas étouffer sous la chaleur, bien que Nathanael n'avait pas ce problème: il n'avait pas chaud. Il était bien aujourd'hui, sans doute parce qu'il avait eu la chance de téléphoner à son amant avant de se promener sans but précis dans cette rue. Et puis, il s'était arrêté à un passage piéton. Le feu était vert, signe qu'il ne fallait pas traverser, et pourtant, l'impatience se faisait entendre et voir partout. On pouvait même voir les gens agiter leurs mains pour se faire de l'air et c'était pathétique. Ca arrachait des sourires moqueur à Nathanael qui, en voulant croiser les bras, avait malencontreusement éborgner la jeune fille à côté de lui. Il la regarda, un instant, et n'avait même pas prit la peine de s'excuser. Non, il avait préféré dire autre chose à la place.
-Oh, la fille de la plage.

Disposant encore de ses écouteurs encrés dans ses oreilles, la lapine arrivait devant un passage piéton, passage décisif pour passer de l'autre côté de la rue ! Rien de plus logique vous me direz.. Et pourtant, prise de sa maladresse habituel, l'ipood échappa aux mains de l'adolescente, celle-ci perdue donc ses écouteurs dans ses oreilles et se pencha pour ramasser l'appareil. Mais, c'est alors qu'elle eut un nouveau accès de maladresse, Aiko s'entant penchée qu'à moitié en levant ses fesse en l'air et essayant de ne se baisser qu'à moitié, se prit, à cause de ses fainéantise, un coup de coude venant de son voisin de gauche : le coup lui arriva directement dans l'oeil. Elle recula alors un peu, mettant ses main sur son oeil qui était désormais douloureux. La lapine laissa s'échapper un petit "Iteeee" en se mettant à pleurnicher en reniflant comme une petite fille ayant un gros bobo, tout en tapant successivement des pieds, à tours de rôle, sur le sol bétonné. Une fois qu'elle se fut suffisamment déchaînée, elle releva son visage vers son voisin de gauche, le regardant en clignant seulement d'un oeil, l'autre toujours caché par ses mains. Aiko n'eut à peine le temps de réaliser qui c'était que le garçon sortit comme ça, l'air de rien :

Oh, la fille de la plage.

C'est alors qu'enfin, se fut le déclique dans la petite tête écervelée de la lapine : Effectivement, ils s'étaient déjà vu, et c'était il n'y a pas si longtemps que ça. De cette découverte, elle en resta légèrement sur le cul, écarquillant son oeil en ouvrant en grand sa bouche, montrant donc son grand étonnement.

- Mais qu... Qu'est-ce que tu fais ici? Et tu pourrais au moins t'excuser Na... Nathael?

Définitivement, les lapins n'étaient pas vraiment doués en ce qui concerne la mémoire sélective. L'adolescente aux oreilles de lapin gonfla légèrement ses joues, regardant son interlocuteur en fronçant légèrement ses sourcils, remuant le bout de son nez.

C'était un peu énervant, la façon dont la jeune fille à côté de lui pouvait s'agiter, juste pour un coup de coude. Et le pire c'est que ce n'était même pas de la faute à Nathanael, c'était juste la lapine, qui ne savait pas faire attention. Et elle attendait des excuses, en plus de ça. Le grisonnant avait pouffé de rire, son poing devant ses lèvres fines, bien dessinées, qui affichaient maintenant un sourire narquois. Cette fille avait vraiment du toupet. Quand on ne sait pas, on se tait, se disait t-il lui même dans sa tête. Puis, c'était une question totalement idiote, que la violette venait de poser. Alors, les gens n'avaient-ils pas le droit de se promener tranquillement dans la ville, sans but précis, sans avoir prévu quelque chose ? Ah, ça énervait vraiment Nathanael, mais il ne voulait pas être méchant, non, il n'était pas de très mauvaise humeur, pour une fois, c'était un peu de la chance.
- Déjà, moi, c'est Nathanael, et pas Nathael. - Avait-il d'abord commencé à dire. Il était arrivé à ses fins, parce qu'il avait enfin pu, croiser les bras. Le feu était maintenant rouge, les passants s'en allaient pour rejoindre le trottoir d'en face, pourtant, les deux jeunes gens restaient là, face à face, à presque se découvrir, comme si c'était la première fois. Nathanael avait haussé les épaules et puis, avait glissé sa main dans ses cheveux gris, pour ensuite descendre ses doigts dans sa nuque.
- Comme tout le monde, je me promène, ou reviens du travail, ou retourne chez moi, ou m'en vais faire quelques courses. Je ne sais pas trop. - Il avait annoncé ça sur un air tellement naturel que ça en faisait peur. Il n'était vraiment pas net, ce mec et pourtant, ça l'amusait, parce qu'il souriait.
- T'en fais pas, ton oeil va bien. - Non, il ne s'était pas excusé. Et puis quoi encore ? En plus de ça, il ne se souvenait même plus du prénom de la lapine et il la regardait avec curiosité, comme s'il cherchait à savoir des choses sur elle, sans rien lui demander. Ah, aucune hostilité chez cette nana, elle avait l'air si naïve et innocente que ça aurait pu faire rire Nathanael, qui avait regardé en face. Le feu était de nouveau vert, dommage.

L'adolescente regardait son étrange interlocuteur avec intrigue, lâchant enfin son oeil endolorit. Il était spécial c'est vrai, même dans le peu de souvenirs qu'elle disposait de lui, et pourtant, leur rencontre ne remontait pas à si loin.. La lapine renifla légèrement, d'une manière un peu enfantine, un tontinait vexée par l'attitude du garçon : il pouffait de rire. Elle tourna alors ça tête en direction du feu, qui était passé déjà au rouge, Aiko remarqua ainsi qu'une bonne partie des gens qui attendaient avec eux il y a encore quelques secondes s'étaient presque tous volatilisés vers le trottoir d'en face. La lapine aux longs cheveux violet gonfla ses joues en fronçant ses sourcils fins. L'adolescente à forte poitrine retourna son visage vers celui de son congénère aux cheveux grisâtre et remua le petit bout de son nez.

Déjà, moi, c'est Nathanael, et pas Nathael.

La petite lapine finit par soupirer, lâchant sa bouffée d'air qui donnée du volume à ses joues, elle se rendit alors compte que son oeil gauche commencé à pleurer de petite larmes perlées : il était légèrement rouge mais rien de grave après tout. Elle fouilla donc ses poches, à la recherche d'un mouchoir pour essuyer son petit oeil.

-Excuse moi j'ai une mauvaise mémoire hun... Mais je parie que toi non plus tu ne sais plus comment je m'appelle hein?

Elle releva sa tête vers celui du garçon, le regardant en plissant légèrement son oeil gauche, puis elle détourna rapidement son oeil encore utilisable vers le feu du passage piéton : Il était repassé au vert. Et zut, les voitures reprirent la priorité, passant à toute blinde devant Aiko qui ne trouvait toujours pas de mouchoirs.. Décidément. Ses cheveux portés par la vitesse des voitures qui passaient juste à côté d'elle, flottaient dans le vent, quant à l'expression de la jeune fille, elle était redevenue légèrement apeurée, la peur de se faire heurter à un moment ou un autre par une voiture qui passerait trop près du trottoir ne la quittait pas. Mais, cette pensée la perdit soudainement lorsqu'elle sentit que "nathanael" l'observait à son tour, elle eut un léger rire, reprenant sa mine enjouée de d'habitude, portant sa main pour frotter une nouvelle fois son oeil et tirant légèrement sa petite langue. Elle ne fit pas attention à ses deux remarques précédentes, trouvant tout simplement inutile de leur répondre.

-Je t'intrigue avoue ~

Les filles étaient vraiment trop sensibles, toujours à pleurnicher, à se battre pour un rien, à se vexer pour une petite remarque pas très délicate. Les filles étaient un peu trop chochotte, un peu trop ennuyante. Nathanael aurait bien voulu un monde où les filles et les garçons vivraient chacun de leur côté, mais la vie ne serait sans doute pas amusante, ce serait comme une espèce de routine et c'était tout ce que le grisonnant cherchait à éviter. Il lâchait quelque soupires, par moment. Sa voisine s'agitait vraiment pour rien, juste pour un oeil qui pleure, juste pour un mouchoir introuvable. C'était légèrement pathétique, oui, Nathanael le pensait vivement mais n'aurait sans doute pas été capable de lui dire tout ça à la figure, par peur de la blesser, surtout qu'il n'en fallait pas beaucoup avec elle. Mais c'était vrai, après tout, elle pouvait très bien essuyer son oeil avec son doigt, mais peut-être avait-elle peur de foutre en l'air son maquillage ? Le maquillage, c'était vraiment pratique pour cacher les imperfections, pour se rendre plus beaux, mais ça nous terrait plutôt derrière un masque, un visage que nous n'avons pas réellement. Nathanael n'avait pas prit en compte les paroles de la lapine. Oui, il ne se souvenait pas de son prénom. Et non, elle ne l'intriguait pas. Il s'en fichait pas mal de qui elle pouvait être, de ce qu'elle avait fait de bien ou de mauvais dans la vie. Il avait haussé les épaules et enfouis ses mains dans ses poches, regardant devant lui. Les voitures roulaient si vite, si près du trottoir, et cette nana, qui n'avait vraiment pas peur. Ses pieds dépassaient légèrement, et il avait finalement attrapé son bras si fin, pour la repousser un peu en arrière.
- Fais gaffe, tu passerais bien vite sous une voiture toi. - Il était un peu sec et cette phrase avait été prononcée sur un ton sévère, méchant, parce qu'il n'aimait pas les gens inconscient du danger qu'ils couraient. Il soupira et regarda en face de lui. Le feu était de nouveau rouge. Les voitures s'étaient arrêtées et plusieurs personnes traversaient une nouvelle fois ce foutu passage piétons, dont les bandes blanches s'effaçaient. Il n'avait pas lâché le bras de sa camarade et le tenait même fermement. Il tourna son visage vers celui de la jeune fille au cheveux violet et puis, il déclara le plus naturellement possible.
- Alors, tu viens Aiko ? - La mémoire, quelle traitresse de revenir seulement maintenant. Seulement l'image de cette fille énervante, qui fuyait presque l'eau de la mer lui était revenu en tête. Il ne lui avait plus adressé un seul regard et, lentement, s'était avancé sur le passage piéton, afin de le traverser et d'arriver à destination, sur le trottoir d'en face.

Voyant que les courtes prises de paroles de la lapine ne portaient nullement leur fruit auprès du grand et fin adolescent, elle finit par légèrement soupirer, fermant ses yeux, histoire de faire un peu passé sa faible douleur à son oeil qui, depuis quelques minutes déjà, la démangeait. Mais soudainement, ses yeux se r'ouvrirent, une force la tirait brusquement en arrière : vous l'aurez tout de suite deviné c'était Nathanael, mais, le pourquoi de cet acte était assez mystérieux, car, voyant le caractère un peu je-m'en-foutiste du garçon caractériel, en aucuns cas cela aurait pu être possible, en tout cas du point de vu de la fragile petite adolescente. Elle s'empressa alors d'arrondir ses yeux, regardant le grisant garçon avant sa bouche grande ouverte en forme de " O ", à ce moment là, on aurait bien pu lui lancer quelques vannes salaces. Aiko se mit ensuite à appuyer doucement l'un de ses doigts sur la joue de son compagnon, voulant un peu le taquiner bien sur, bien que son doigt ne bougeait pas de sa nouvelle place, son autre bras était toujours tenue par cette même personne qui n'était autre que Nathanael. Les vibrations de sa prise de paroles arrivèrent jusqu'au bout de l'index de la jeune fille, qui ne pu s'empêcher de rire légèrement, comme une enfant.

Fais gaffe, tu passerais bien vite sous une voiture toi.

-Eto.. Oui tu as raison, je fais pas assez attention - La petite lapine enleva enfin son doigt, prenant un air un peu neutre, ce qui, venant d'elle, était assez surprenant d'ailleurs. Enfin, sans s'en rendre vraiment compte, son bras était toujours tenu et son oeil qui était, il y a encore peu de temps endolori ne l'était plus à présent. Mais bien sur, ces furtifs détails ne lui virent pas à l'esprit, elle avait son regard rivé sur l'autre bout du trottoir, pensive, son corps de femme mure se trouvant maintenant plus espacé du rebord du trottoir dont les voitures l'effleuraient, mais soudain, tout s'arrêta. Le feu était vert maintenant. Une voix familière venait d'à côté d'elle.

Alors, tu viens Aiko ?

Aiko tourna alors son visage vers celui de Nathanael, c'est vrai, elle l'avait oublié l'espace d'un instant, mais elle lui fit un doux sourire en plissant légèrement ses yeux, cachant à moitié ses pupilles lumineuses. Elle rit. Passant enfin son pieds sur le passage piéton, avançant aux côté de l'adolescent grisâtre.

Ils étaient maintenant arrivés de l'autre côté. Devant ce parc animé, là où des tonnes d'enfants semblaient surgirent. Nathanael n'aimait pas les parcs. Non seulement parce qu'ils étaient remplis de gosses, mais parce qu'en plus, ça puait la joie à des kilomètres. Il n'avait pas lâché le bras d'Aiko, de toute manière, il ne lui faisait pas mal, et ça lui permettait de ne pas la perdre parmi tout ces gens pressés, stressés par le travail. Nathanael était comme rattaché à cette personne, à côté de lui. Après tout, ce n'était pas pour rien qu'il l'avait poussé pour qu'elle ne se fasse pas éborgnée par une voiture, puis, il ne voulait pas lui rendre son bras. C'était étrange. Tellement qu'il la regardait encore, avec cet air curieux, un sourcil arqué. Il avait finalement décidé de ne pas trop s'attarder, ça ne servait strictement à rien, d'essayer de voir ce qui pouvait bien l'intéresser chez elle. Elle n'avait absolument rien d'intéressant. Cependant, il voulait passer sa journée avec elle, juste pour l'embêter. Elle avait peut-être un rendez-vous, quelque chose d'important à faire, lui, il s'en moquait. Il n'avait pas décroché un mot et s'était avancé vers ce fichu parc, pour pousser le portillon et les faire entrer. Ils avaient maintenant les pieds sur un petit chemin, remplis de petits cailloux qui risqueraient de rentrer dans les petites ballerines de la lapine, qui, à la plus grande surprise de Nathanael, ne disait rien. Et ça le gênait, le frustrait. Il avait l'habitude de la résistance, mais là rien. Il soupira et regardait au alentour. Des parterres de fleurs partout, ça respirait le bonheur, le bien être, mais Nathanael se sentait mal. Les rires des enfants lui tapaient sur le système, mais pourquoi était-il donc venu ici, si son but n'était que de se plaindre ? Il soupira, une nouvelle fois, et lâcha le bras de sa voisine.
- Tu peux t'en aller, si tu veux. - Mais que disait-il ? N'avait-il pas dis qu'il allait faire vivre à l'adolescente une journée d'enfer ? Non. Il ne voulait pas la retenir. Nathanael n'était pas si méchant que ça, et cette fille n'avait rien fait, absolument rien. Il l'avait juste rencontré au passage piéton. Il ne tenait pas à se faire détester de la violette, tout aussi innocente qu'au départ. L'innocence, ça lui allait si bien à Aiko. Il s'allongea sur le coin d'herbe à l'ombre, pour sentir la verdure fraiche chatouiller ses paumes de main, à plat contre le sol.

La grand et fin garçon aux cheveux grisâtres ainsi que la lapine à forte poitrine étaient enfin arrivés de l'autre côté de la rue. Aiko, jeta un petit coup d'oeil curieux vers le jeune adolescent, plissant légèrement ses yeux en souriant, comme si elle était attendrie par le comportement assez distant de Nathanael. L'adolescente était heureuse que celui-ci se souvienne enfin de se prénom, enfin, elle ne savait pas vraiment si celui-ci l'avait vraiment oublié ou non, il était vraiment tellement mystérieux que même quelqu'un calé en psychologie ne pourrait surement pas deviner à quoi est-ce qu'il pouvait penser dans n'importe qu'elle situation. Le bras de la jeune fille était quant à lui toujours éprit de la main de son compagnon de route, elle le regarda alors, un peu embêtée, elle ouvra légèrement sa bouche en clignant des yeux, ses joues légèrement rosées, car, pour cette petite lapine c'est assez embarrassant comme situation, mais, elle ne dit rien, se contentant de sourire tendrement en plissant ses yeux, après tout, si cela faisait plaisir à Nathanael de la tire par le bras, elle ne dirait rien, il n'était pas méchant au contraire, elle était sûre qu'il jouait les dures comme ça mais, en réalité, il a un bon fond. Assez vite et sans s'en rendre vraiment compte, Aiko se retrouva dans le parc qui se trouvait juste en face du passage piéton, elle marchait sur les petits graviers, toujours tenue par Nathanael, elle le regarda à nouveau, légèrement étonnée de son comportement, elle rit alors de bon coeur, le regardant et lui donnant un léger coup de coude amicale.

- Bah alors Nathou, ou est-ce que tu m'emmènes comme ça ..? - le parc était bondé. Enfin, pas vraiment dans le sens propre, plutôt au figuré. Certes il y avait des enfants oui, mais aussi des montagnes de décorations florales avec un grand lac situé au plein milieu du lieu verdâtre. La lapine gratta légèrement l'une de ses longues oreilles, se sentant un peu mal à cause de l’abondance de fleurs qui régnaient autours d'elle, cela n'était pas vraiment son fort on va dire. Soudainement, elle se mit à éternuer, son nez légèrement rouge.

Tu peux t'en aller, si tu veux.

Nathanael lâcha le bras de la petite Aiko, celle-ci tira alors un peu sur sa manche avec une petite bouille triste. Elle ne voulait pas partir, non, qu'est-ce qu'il racontait là?

- De.. Demo.. Je ne veux pas te laisser moi.. J'ai rien à faire en plus .. - Elle le regarda s'installer dans l'herbe, devant donc, lâcher prise auprès de celui-ci, elle restait debout à le regarder, un peu inquiète. Puis, la lapine éternua une seconde fois.

Ce coin du parc était particulièrement vide. Les enfants préféraient les jeux, les tuyaux d'arrosage et le lac pour donner du pain dur aux canards. Ici c'était plutôt le coin des adultes. On pouvait voir des gens assis sur les bancs, munis d'un livre, ou d'un journal. Nathanael et Aiko étaient les exceptions, on pouvait même se demander ce qu'ils faisaient ici. D'ailleurs, le garçon, avant de s'assoir fut saisi par la manche, par la jeune fille qui ne voulait décidément, ne pas s'en aller. Alors elle n'avait rien de prévu, tant mieux. Il ne voulait pas avoir une dette envers elle. Les dettes, il avait horreur de ça, comme beaucoup d'autre choses. Il tendit le bras, une fois allongé et tapota le sol, près de lui, les yeux maintenant clos.
- Bien, alors viens. - Avait-il murmuré. Il n'allait pas la manger tout de même, elle n'avait pas à s'en faire, ou faire la petite timide sans défense. Quoique, ce côté timide et innocent lui allait si bien, que ce n'était plus énervant. Non, il avait fini par s'y habituer. Elle n'arrêtait pas d'éternuer, son nez devait couler et elle n'avait pas de mouchoirs. Nahtanael ouvrit un oeil, pour apercevoir la tête violette et il fouilla dans sa poche. Il laissa la jeune fille s'assoir à côté de lui, tout près, tellement qu'il sentait les longs cheveux de la lapine lui frôler l'épaule légèrement dénudée. Sa main continuait avec insistance de s'agiter dans sa poche et c'est là, qu'il trouva son paquet de mouchoirs, légèrement écrasé.
- Tiens, essuie toi le nez, c'est pas beau une fille avec de la morve. - Il avait rit. Oui, il avait rit même si ce n'était pas marrant, même s'il ne se trouvait pas drôle. Il avait croisé ses bras derrière sa tête alors que son nez s'était plissé. A parler de morve et d'entendre des éternuements, ça lui chatouillait les narines. C'était d'ailleurs drôle à voir. Il ouvrit les deux yeux cette fois, et remarqua seulement maintenant, que le ciel était caché par les feuilles et les branches du grand saule pleureur, qui les protégeait des durs rayons du soleil.

Bien, alors viens.

La petite lapine cligna doucement des yeux, regardant son interlocuteur pas si bavard que ça avec une petite mine assez étonnée, mais, elle rit doucement avec un air joyeux, venant enfin s'installer à côté de lui. Ils étaient presque collé, Aiko regardait devant elle, il y avait un léger vent qui faisait que les cheveux de l'adolescente partaient un peu dans tout les sens, mais principalement vers Nathanael, le pauvre, manger les cheveux d'une fille, c'est pas vraiment géniale on va dire. La lycéenne à forte poitrine éternua une troisième fois, à croire que vraiment celle-ci ne se rendait pas compte qu'elle était allergique au pollen ! Alors qu'elle essayait de s'essuyer le nez du mieux qu'elle put, sans mouchoir vu qu'elle n'en avait même pas pour son oeil tout à l'heure, elle entendit son voisin farfouiller dans l'une de ses poches, elle tourna alors son visage vers lui, son petit nez légèrement rosé sur aux petits picotements du pollen qu'elle n'arrêtait pas d’inhaler depuis leur arrivée dans le parc. Puis, comme par miracle, Nathanael tendit un paquet de mouchoir à la lapine, un peu écrasé certes, mais cela avait vraiment peu d'importance, et puis, quel paquet de mouchoir n'avait pas finit écrasé dans la poche d'un jean je vous le demande bien ! Enfin, un doux sourire s'afficha sur les fines lèvres d'Aiko, elle plissa délicatement ses yeux en prenant ce que lui tendait son ami.

Tiens, essuie toi le nez, c'est pas beau une fille avec de la morve.

- Ohh merci.. Tu me sauves la vie là ..! Mais euhhh .. - Elle l'ouvrit doucement, prenant un mouchoir et commençant à se moucher dedans, contente de pouvoir enfin vider son petit nez plein. Mais soudainement, le garçon aux cheveux grisâtre rit. Aiko le regarda alors, assez étonnée, elle gonfla ses joues, se sentant vexée, elle rougit, repensant à ce qu'il avait dis il y a de ça quelques secondes même pas. La lycéenne aux oreilles de lapin finit de se moucher, regardant aux alentours s'il y avait une poubelle mais, la seule qu'elle trouvait était vraiment trop loins, et Aiko n'avait pas envi de se relever donc elle le mit dans la poche de son petit short, gardant son air un peu frustré, elle replia ses jambes contre elle, les encerclant de ses bras.

Nathanael avait tourné les yeux vers sa camarade. Il n'avait pas cessé de rire, certes, mais il ne se moquait pas. Non, il trouvait juste ça adorable, et ça l'amusait, de torturer les gens. Il avait bien remarqué l'air vexé de la lapine, qui s'était à présent recroquevillée sur elle-même. Il haussa les épaules et rangea son paquet de mouchoirs de sa poche, avant de se redresser pour envoyer sa main dans les cheveux violet d'Aiko, ses doigts glissant à la perfection entre ses mèches. Là, il lui caressait les cheveux. Avec toute la douceur du monde et il ne savait même pas ce qu'il lui prenait, d'être aussi gentil, alors qu'en sortant de chez lui, il était plutôt de mauvaise humeur, comme d'habitude. Il avait dû s'adoucir juste pour cette gamine un peu maladroite, juste pour ne pas la faire fuir parce que sa compagnie lui faisait un bien fou. Un de ses doigts dériva sur le bout du nez plissé et rosé de sa voisine, pour appuyer doucement dessus, avant de retomber contre l'herbe fraiche et verdoyante.
- Mais voyons Aiko, je plaisantais, ne tire pas une tronche pareille.- Il avait rit, d'un rire joyeux, peut-être même bienveillant. Et, il finit par se calmer, les jambes étendues et les bras en arrière, mains plaquées contre le sol pour se servir d'appui. Il bascula sa tête en arrière, ferma les yeux et soupira de bien être. Les bienfaits du parc. Puis, aujourd'hui, c'était plutôt calme. Les enfants s'amusaient dans leur coin, avec les jeux qui sont à l'origine, battit pour eux. Vraiment, peut-être que Nathanael avait juste besoin de ça: De calme. Après tout, chez lui, c'était pas la joie. Il se faisait toujours engueuler. Une absence, puis deux, trois, dix et c'était la fin du monde pour ses parents. De toute manière, il n'en avait strictement rien à faire, c'était sa vie, pas celle des autres. Il ne pensait pas au futur, il vivait au jour le jour. Oui, c'était la belle vie. Il rouvrit les yeux et observa Aiko, qui semblait vouloir éternuer une nouvelle fois. Il ne put retenir un sourire attendri, avant de baisser la tête, essayant de se cacher avec ses cheveux pour que la gamine à côté de lui, ne le remarque pas.

Le comportement du compagnon de la lapine était quelque peu étrange en ce temps là. Il riait. Il continuait encore et encore, d'une façon quelque peu discrète certes mais c'était quand même étonnant, venant de sa part bien évidemment, lui qui ne décrochait d'habitude si difficilement un simple sourire, à croire que ses rires n'allaient plus en finir. Aiko gardait son air vexé, quelque peu enfantin. Soudainement, elle tourna doucement la tête en sentant une main lui caresser les cheveux, c'était bien Nathanael : elle en rougit faiblement, le regardant avec sa bouché mis-béa, entrouverte. Puis, le garçon lui appuya sur le nez. D'un geste ni trop fort, ni trop doux, pouvait-on dire un geste affectif en quelque sorte? Les joues de la lapine ressortirent de couleur à nouveau, ses petits yeux lumineux se plissèrent doucement et un léger petit gémissement de surprise sortit de ses fines lèvres. Le garçon lui affirma qu'il plaisantait et qu'il ne fallait pas qu'elle fasse la tête, elle se contenta de frotter son nez en le regardant de yeux toujours révélateur de son petit air vexé, mais qu'y pouvait elle au fond, c'était son caractère, elle n'allait pas changer du jour au lendemain ! Dès lors, elle lâcha ses jambes, les laissant s'étendre dans l'herbe, la lapine tapota doucement ses cuisses en ronchonnant quelques mots incompréhensibles à l'oreille humaine, en faite, à n'importe quelles oreilles si vous voulez mon avis ! Par la suite, ses joues se gonflèrent, son regard vint se relever en direction de celui du grisonant, affichant une petite moue, toujours enfantine, une enfant oui c'était ce qu'elle était au fond. Aiko relâcha enfin l'air qu'elle avait bloqué dans son orifice bucal, ouvrant légèrement sa bouche pour pouvoir sortir quoi que se soit, mais rien ne sortie immédiatement, que devait elle dire en faite? Elle ne savait même pas. Les rires de Nathanael s'étaient enfin tues. Il baissa la tête, son visage à présent caché par ses multiples cheveux, oh oui il en avait beaucoup trop pour un garçon! Que c'était agaçant ! Aiko regonfla alors ses joues, se sentant de nouveau contrariée, puis, soudainement, sans prévenir, elle éternua dans sa main.

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